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Linda Louis est l’auteur de plusieurs livres qui font référence dans la cuisine bio, terroir et sauvage. J’ai eu la chance de la rencontrer au Salon du livre gastronomique de Tours pour lui demander quelques conseils. Cuisinières, pâtissières et expertes en délices sucrés ou salés, cet article est pour vous !

Quelle est votre définition d’un bon livre de cuisine ?

Chacun va avoir une définition différente. Certaines personnes recherchent un livre avec des belles photos pour se motiver, d’autres avec de longues introductions qui donnent des explications sur les différents produits utilisés. En ce qui me concerne, un bon livre de cuisine est un livre qui ne se contente pas de donner des recettes. Il faut qu’il y ait un habillage, de l’écriture et de belles photos.

Quelles sont les difficultés propres à l’écriture d’un livre de cuisine ?

Le choix des mots est important et j’essaie toujours de vulgariser au maximum le discours. Par exemple, je ne vais pas écrire « Abaissez la pâte » car tout le monde ne sait pas ce que ce que cela veut dire. Je vais plutôt dire « Abaissez la pâte en l’étalant à l’aide d’un rouleau à pâtisserie ». Il faut faire l’effort de sortir du vocabulaire élitiste, militaire ou abstrait du monde de la cuisine pour que les gens comprennent la recette et réussissent à la reproduire.

Le style compte aussi. Comme le texte d’un livre de cuisine est informatif, on est plus dans l’écriture journalistique que dans l’écriture littéraire. L’écriture journalistique est la base du gâteau et l’écriture littéraire sa décoration, mais il faut avoir les bases. Ainsi, lorsque j’écris l’introduction de mes livres, j’ai une grille d’écriture qui utilise le QQCOQP, une technique journalistique qui consiste à répondre aux questions Qui ? Quoi ? Comment ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Cela donne : Qui a inventé cette recette ? Quelle est sa caractéristique ? Quel tour de main est-il nécessaire ? etc.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait écrire un livre de cuisine?

Avant de proposer un projet à un éditeur, définissez avec précision la thématique de votre livre, dressez une liste de recettes et faites en quatre ou cinq. Ne donnez pas un synopsis trop détaillé pour éviter le plagiat et n’écrivez pas trop. C’est un apéro, on donne des petites choses à manger, et l’éditeur voit si l’hôtesse a sorti des cacahuètes ou a fait des mises en bouche. A ce stade, cela suffit.

Ensuite, faites court, allez à l’essentiel dans un style simple.
Ne négligez pas les photos car les lecteurs ont besoin d’esthétisme et d’images. Et comme on est vraiment dans le journalisme, il est important d’utiliser tous les supports pour donner de l’information, texte et illustrations.

Les 3 points à retenir

1. Les maisons qui éditent des livres de cuisine donnent carte blanche à leurs auteurs. Cependant, elles retravaillent systématiquement les textes jugés trop littéraires.

2. Quand vous approchez un éditeur avec un projet éditorial, donnez à « goûter ». Ne livrez pas toutes vos recettes pour éviter le plagiat.

3. Dans les livres de cuisine, les photographies participent à l’esthétisme mais ont aussi une valeur informative.

Linda Louis est l’auteur de Gâteaux chics et nature, L’atelier des bonbons bio, L’appel gourmand de la forêt, Châtaignes, Cuisiner avec le feu…aux Editions La Plage. Retrouvez ses recettes et son actualité sur son blog cuisinecampagne.com