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Il y a quelques semaines j’ai adressé une proposition éditoriale à un éditeur qui recherchait des auteurs pour développer une collection. La réponse est tombée: c’est non. Au téléphone, la personne – charmante par ailleurs- m’a expliqué qu’une autre thématique avait été préférée à la mienne. Je ne vais pas vous mentir, ce genre de message, qu’il soit reçu par téléphone ou par courrier, ne fait pas plaisir. On se prend un petit coup sur la tête et un gros coup sur l’ego. Mais le week-end est passé et vous savez quoi ? En fait je m’en fiche ! Et si vous deviez, vous aussi, recevoir une réponse négative d’un éditeur, vous devriez, vous aussi, vous en moquer. Voilà pourquoi.

Tous les auteurs reçoivent des réponses négatives d’éditeurs

Savez-vous que, tous genres confondus, 99% des manuscrits reçus par les maisons d’édition sont refusés. C’est la dure réalité du marché et ce chiffre impitoyable explique pourquoi vous avez statistiquement plus de chances de recevoir une réponse négative qu’un accueil enthousiaste. Cela permet de relativiser.

Un refus est un moment désagréable qui ne doit pas vous empêcher de persévérer si vous croyez vraiment en votre livre. J’ai toujours raconté que mon premier manuscrit, photocopié en dix exemplaires envoyés par La Poste avait été immédiatement accepté. C’est vrai. Mais avant que la lettre me donnant rendez-vous dans les bureaux parisiens de mon futur éditeur me parvienne, j’avais essuyé quatre ou cinq refus. Certains impersonnels (votre manuscrit ne répond pas à notre ligne éditoriale…), d’autres bien cinglants et me conseillant assez grossièrement de renoncer à mes rêves.

Tous mes clients  qui choisissent la voie de l’édition traditionnelle ne réussiront pas. Ou en tous cas, pas du premier coup. Peu importe, il y a environ 10 000 éditeurs en France. Si tout le monde connaît les « grandes maisons » – 20 éditeurs avec plus de 5000 titres chacun- , il existe aussi de nombreuses structures éditoriales plus modestes et certainement plus accessibles. Mon conseil est donc de ne jamais renoncer si vous souhaitez être édité de manière classique.

Lorsqu’un éditeur refuse un manuscrit ce n’est jamais personnel

L’éditeur ne vous en veut pas personnellement. C’est un professionnel qui doit évaluer si le sujet, et la façon dont vous allez le traiter, fera un livre qui se vendra. Point Barre.

Un manuscrit peut être refusé pour de multiples raisons.

D’abord, il est peut-être mauvais…ce n’est jamais à exclure surtout, dans le cadre du livre pratique, si l’auteur a écrit sans plan, sans méthode, ne parle que de lui et ne répond à aucune problématique. Là, çà commence à faire beaucoup.

Le livre ne correspond pas à la ligne éditoriale et ne correspond à aucune collection chez l’éditeur. On voit encore des auteurs essayer par tous les moyens d’être édités dans des maisons d’édition qui ne proposent pas d’ouvrages dans leur thématique et qui n’en proposeront jamais. D’où l’importance du ciblage.

L’éditeur a peut-être déjà plusieurs ouvrages publiés sur le même sujet. Le vôtre entrerait donc en concurrence et cannibaliserait les autres titres. Commercialement cela n’a aucun intérêt.

L’angle que vous proposez (la façon dont vous traitez votre sujet) n’est peut-être pas le meilleur. Relisez bien la lettre de refus. Certaines sont standards mais d’autres donnent des informations utiles. Rappelez-vous, on apprend toujours de ses erreurs.

Le marché n’est pas suffisamment important pour que l’éditeur prenne des risques financiers en investissant sur votre projet. Et là, la qualité n’a rien à voir. C’est uniquement une question d’offre et de demande.

Alors comment rebondir après un refus d’éditeur ?

Maintenant que la déception est digérée, je ne vais certainement pas baisser les bras.

J’avais envoyé cette proposition éditoriale pour saisir l’opportunité proposée par l’éditeur. J’ai fait des recherches, travaillé mon synopsis et me suis prise au jeu. Maintenant je sais que je dois écrire ce livre. J’ai commencé à y penser, il est encore en germe mais il grandit dans mon esprit. Je sais qu’il peut aider un certain nombre de personnes à réaliser leur rêve, donc je dois aller jusqu’au bout. Ce qui était un challenge est devenu un besoin !

Dans les prochains jours, je me donne comme objectifs de :

  • Retravailler ma proposition : étude de marché, table des matières, arguments en faveur de l’ouvrage…Tout travail est perfectible et je m’échappe pas à la règle.
  • Envoyer cette proposition à d’autres éditeurs bien ciblés.
  • Commencer l’écriture du livre pour ne pas perdre deux mois de plus à attendre les réponses
  • Ou changer mon fusil d’épaule et opter pour une solution alternative de qualité avec l’auto-édition !

Mon conseil : ne lâchez jamais un projet de livre auquel vous tenez ! Je n’ai pas d’exemples dans le secteur du livre pratique mais rappelez-vous que Harry Potter à l’école des sorciers, de  J.K. Rowling a été refusé quatorze fois…

Et vous, dites-moi. Votre manuscrit a-t-il déjà été refusé par des éditeurs ? Comment avez-vous réagi ?