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Quelle histoire allez-vous raconter à vos lecteurs ? La question peut sembler incongrue, surtout lorsqu’il s’agit d’un livre pratique. Pourquoi vous, thérapeute, coach, formateur, expert-comptable ou chef d’entreprise, auriez-vous besoin de raconter une histoire ? Ce qui vous importe, c’est votre message, ce que vous voulez transmettre. C’est démontrer votre expertise et votre légitimité. Bien sûr. Et pourtant, si votre livre est ennuyeux personne n’aura l’envie ou le courage d’aller jusqu’au bout. Dommage, non ?

Cela vous est sans doute arrivé : certains livres tombent tout simplement des mains et laissent un énorme sentiment de frustration. J’ai, depuis des mois sur ma table de nuit, des ouvrages que je ne suis pas du tout sûre de terminer…

Pourquoi ? 

Parce que, malgré toute son expertise, l’auteur n’a pas réussi à se connecter à son lecteur. Le livre est impersonnel, théorique, froid. En un mot comme en cent : c’est un mauvais livre. Un livre ennuyeux.

L’absence d’anecdotes et de témoignages empêche tout simplement le lecteur de se sentir concerné. Le texte est plat, la méthode difficile à mémoriser. Le bénéfice, s’il y en a un, passe complètement inaperçu alors que c’est justement ce que le lecteur recherche dans un livre pratique ou un livre de développement personnel.

Alors comment rendre un texte vivant et intéressant ? 

Parlez de vous ! Montrez votre vulnérabilité en expliquant que, vous aussi, « vous êtes passé par là » mais que vous avez triomphé des obstacles ou des épreuves. Attention, il ne s’agit en aucun cas de déballer votre vie privée. Votre livre n’est pas une thérapie ! L’expérience de vie que vous décrivez doit toujours servir le propos de votre livre. Tout ce qui ne va pas dans ce sens est inutile et le lecteur s’en moque.

Parlez des autres. Si, par pudeur, vous ne voulez pas parler de votre propre expérience, parlez de celles de vos clients, de vos patients, des gens que vous rencontrez dans votre pratique professionnelle. La question qui revient régulièrement au cours de mes séances de coaching est « Dois-je demander la permission pour parler de ce qu’a vécu cette personne ou rapporter ce qu’elle m’a raconté ? » Je sais donc que vous êtes nombreux à hésiter sur ce point. Un témoignage, une anecdote ne sont pas une étude de cas. Vous pouvez changer les noms, les âges, le lieu, les professions. Vous pouvez mixer deux histoires pour n’en faire plus qu’une. Vous pouvez prendre des « raccourcis » et choisir de braquer le projecteur uniquement sur ce qui va intéresser le lecteur. Personne ne vous en voudra. La seule précaution à prendre est de faire en sorte que la personne dont vous parlez n’aie pas la possibilité de se reconnaître ou d’être reconnue.

Et rassurez-vous l’histoire que vous racontez n’a pas à être parfaite. Son unique objectif est de faire naître une émotion (joie, tristesse, colère, empathie..) et de créer un lien.

Je vous propose de prendre quelques livres pratiques ou livres de développement personnel, que vous avez lu avec plaisir, dans votre bibliothèque. Regardez maintenant comment les auteurs débutent leurs livres ou leurs chapitres : dans 95% des cas, vous trouverez une histoire qui vous connecte immédiatement. Leur histoire personnelle devient une histoire universelle.

Voici trois exemples:

  • L’éveil de votre puissance intérieure d’Anthony Robbins commence par « Je n’oublierai jamais le jour où je compris soudain que je vivais pleinement mon rêve ». Quelle accroche ! Avez-vous envie de connaître la suite ? Moi oui. J’ai déjà des étoiles dans les yeux.
  • Shawn Achor débute son livre Comment devenir un optimiste contagieux par une bravade « C’est par défi que j’ai postulé à Harvard ». Waow, il y a des gens capables de faire cela ? Si vous avez déjà fait quelque chose par défi cela vous parle.  Votre expérience et celle de l’auteur créent une connexion très forte entre vous. Et après ? Quelles leçons en tirer ? Voilà, vous êtes accroché.
  • « Pendant plusieurs années, j’ai ressenti un mal être ponctuel mais tenace… » est la première phrase de Ma boîte à bien-être, le livre de ma cliente Elisabeth Allier Ce qu’elle décrit me parle, je me sens concernée. Et vous ?

N’oubliez pas : vous écrivez pour être lu ! Or un lecteur qui lit un livre jusqu’à la dernière page est une personne qui écoute votre message, qui va se l’approprier et le transmettre. Le pari est gagné. Vous avez peut-être contribué à changer la vie de quelqu’un.

Utiliser le story-telling (voilà, il fallait que je cède au mot anglais) dans un livre pratique n’est qu’une des façons de rendre son livre intéressant et vivant.

Bonne écriture !