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Comment passer de l’autoédition à l’édition traditionnelle ? Est-ce possible ? Comment cela se passe-t-il ? 
Sandra Coutoux est journaliste, créatrice des Cercles Papillons et autrice de trois ouvrages dont La Force des Femmes, la force de la sororité paru chez Idéo.
Son expérience de l’autoédition et de l’édition traditionnelle rend ce témoignage particulièrement intéressant.
Dans cet épisode, il est question des divers modes de publication, de financement participatif, de la posture de l’auteur, et d’idées de promotion originales.
Et bien entendu, de conseils destinés aux entrepreneurs qui veulent se lancer dans l’aventure!

Bonne écoute !

Et pour ceux qui préfèrent lire….

Pourquoi avoir choisi l’autoédition pour un premier ouvrage ?

J’étais comme tout le monde, j’écrivais dans mon coin et j’avais l’idée de partager mes écrits et d’avoir en main l’objet livre. Mais je ne savais pas comment démarcher un éditeur. J’étais en train de me battre avec ma légitimité. Est-ce que cela allait intéresser quelqu’un ? Et puis, il fallait que cela soit commercial.

J’avais envie d’avoir la maitrise de mon projet de A à Z. C’était important pour moi.

Il se trouve que dans le cadre de mon travail, on a proposé une bourse aux salariés pour financer un projet créatif. J’ai postulé et obtenu cette bourse. Cela m’a permis d’avoir une somme d’argent pour financer toutes les étapes de fabrication du livre. Cela va de la mise en page, en passant par l’illustration de la couverture jusqu’à l’impression.

L’autoédition m’a permis de gérer mon projet du début à la fin, de choisir l’illustratrice et de travailler avec des correcteurs que je connaissais. Puis, je suis passée par des plateformes pour publier le livre.

Pour le deuxième livre, vous avez encore choisi l’autoédition ?

Pour le deuxième, j’ai fait un financement participatif. cela permet d’avoir un rapport direct avec les lecteurs qui contribuent à l’édition du livre. Donc là encore, il y avait un budget à prévoir. C’est une autre solution.

Je ne suis pas allée voir un éditeur tout simplement parce que je pensais que cela n’allait pas les intéresser. Et je n’avais pas l’énergie d’aller faire du porte à porte. Je voulais que mon projet existe sans dépendre d’une validation extérieure.

C’était un premier pas important car il faut de se lancer. Parfois on a des idées, on a envie que le livre existe. Mas pour cela, il faut aussi qu’un éditeur soit prêt à vous suivre. Et à l’époque, je n’avais pas l’énergie pour cela.

L’autoédition est très intéressante, notamment en termes de rémunération. Pour l’auteur qui a envie de se lancer, c’est une bonne option.

Comment passe-t-on de l’autoédition à l’édition traditionnelle ?

Je suis journaliste et j’écrivais des articles autour des enjeux liés au féminisme et à l’égalité Homme/Femme. Je pense que c’est une des raisons qui ont fait que cet éditeur, Idéo, est venu vers moi. Les éditeurs cherchent toujours de nouveaux auteurs en fonction des projets qu’ils souhaitent porter. L’éditeur avait un projet en lien avec la sororité car c’est assez tendance en ce moment. Il est venu vers moi car je suis une experte sur le sujet et il m’a fait une proposition. La démarche ne venait pas de moi.

C’était très important de vérifier que nous étions en phase sur le projet. Très rapidement je leur ai fait part de mon envie de transmettre des histoires de femmes et des témoignages et non pas d’écrire un essai intellectuel, même si dans le livre il y a des éléments de contexte.

Et comme nous étions d’accord, cela s’est fait avec beaucoup de fluidité même si c’était nouveau pour moi. L’éditeur a vraiment été un soutien encourageant et bienveillant. Même si j’avais un cadre temporel, j’ai eu beaucoup de liberté.

J’ai communiqué les premiers chapitres pour vérifier qu’on était bien sur la même longueur d’onde, si j’étais dans la bonne direction. On a toujours peur quand on envoie sa copie, mais une fois en phase, les choses se sont déroulées facilement.

Il m’avait demandé le sommaire en premier et c’est génial parce que cela m’a donné une feuille de route. je savais exactement quoi écrire, je n’avais qu’à suivre la structure. Il faut prendre le temps de structurer avant d’écrire.

Comment avez-vous créer votre sommaire ?

J’ai réussi à créer le sommaire quand j’étais en vacances, dans une forme de détente. Et c’est très important. Parfois on a des projets qui tiennent à cœur, on se met beaucoup de pression. Mon expérience personnelle m’a montré que c’est quand je me laisse tranquille que les idées viennent et s’organisent.

Par mon métier, j’ai l’habitude de structurer l’information, mais là, il y avait un enjeu émotionnel, des attentes. Mon conseil est de rester focus sur ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Et moi, je savais que j’avais vraiment à cœur de transmettre les choses qui semblaient importantes. C’étaient celles qui se dégageaient des entretiens que j’avais déjà commencer à faire avec des femmes qui avaient un cheminement et du recul sur ce qu’elles avaient vécu.

De l’autoédition à l’édition, votre posture a-t-elle changé ?

J’aurais voulu dire non, mais c’est quand même une évolution. Ce n’est pas tellement l’extérieur, c’est moi vis-à-vis de moi-même. Peut-être y avait-il de l’appréhension, je ne voulais pas me confronter aux éditeurs parce que je ne voulais pas qu’ils me disent non.

Le fait d’avoir été choisie m’a donné confiance.

La prochaine étape sera peut-être de dire ce que j’ai envie de faire et de le soumettre à des maisons d’édition pour pouvoir choisir.

Ce qui a changé aussi, c’est qu’en étant publiée, j’ai rejoint le catalogue des écrivains de ma région. cela me donne accès à des workshops, à des bourses ou à des résidences d’écrivain. On est reconnu et on peut accéder à des dispositifs d’aide à l’écriture. C’est encore une autre étape.

Quel conseil donneriez-vous ?

Le seul conseil est : si vous avez envie d’écrire, écrivez ! Il y aura toujours une solution de publication.

Il y a encore beaucoup trop de personnes qui se mettent des barrières et ne s’autorisent pas à écrire.

Quand on est porté par quelque chose que l’on a envie de transmettre, quand on a un univers à faire découvrir, il faut oser sans attendre. Il ne faut pas se limiter et commencer par la base c’est -à-dire écrire. Ensuite on choisira le mode de publication. Pour peut-être avoir l’opportunité, comme moi, de l’autoédition à l’édition traditionnelle.

De l’autoédition à l’édition : les livres de Sandra Coutoux

La Force des Femmes, la force de la sororité est disponible en librairie et en ligne.

Journal d’une femme-papillon (Tome 1 et Tome 2) est disponible en ligne.

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