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C’est avec un certain plaisir que je poursuis mes rencontres d’auteurs pour explorer les coulisses de l’écriture des guides pratiques. Gaëlle Piton, sophrologue, coach et instructrice en méditation de pleine conscience a répondu à mon invitation. Son livre, La méditation, c’est la vie ! est sorti le 25 octobre 2018 aux Éditions First. Entretien avec une auteure heureuse.

Et pour ceux qui préfèrent lire…

Bonjour Gaëlle Piton !

Quelle est l’histoire de ce livre ?

Ce livre est né d’un coup de main. Une journaliste m’avait contactée pour un ouvrage sur le divorce, car elle avait besoin d’avoir l’éclairage d’une sophrologue sur le sujet. L’ouvrage n’est finalement pas sorti mais nous avons créé des liens. Elle a proposé de parler de moi à son éditeur FIRST. J’avais envie d’écrire un livre avec un projet qui s’appelle Dansez sa vie, un livre en lien avec la danse et le développement personnel. C’est donc elle qui m’a mise en contact avec son éditrice pour ce projet. On a beaucoup parlé et à l’issue du rendez-vous, l’éditrice m’a passé commande pour un livre sur la méditation. Le rendu était deux mois après, cela a été très précipité. Moi qui pensait qu’un livre prenait du temps, première croyance déboulonnée ! Je me suis dit que c’était un magnifique premier essai pour ensuite écrire Dansez sa vie. J’ai eu l’énorme chance de ne pas avoir à demander à un éditeur.

Comment as-tu réussi à écrire un livre en deux mois ?

La rencontre a eu lieu au mois d’avril et, comme je travaille en milieu scolaire, mai-juin sont des périodes extrêmement chargées pour un rendu fin juin. Donc je n’avais pas le temps de m’y consacrer pleinement. Alors j’ai bloqué des journées. Et je me suis dit que de toutes façons il fallait que cela soit fait. En un sens, le fait de ne pas me donner le choix, d’avoir un objectif très clair et conceptualisé m’a permis de le réaliser en très peu de temps.

Après j’ai une pratique assez développée, cela fait des années que je fais ce métier de manière assez fluide. Ce que j’avais à dire était clair. Je me suis presque programmée pour cela en bonne coach que je suis !  J’ai juste demandé une semaine supplémentaire pour la relecture car bizarrement j’appréhendais plus la relecture que l’écriture.

As-tu eu du plaisir à écrire ou la contrainte était-elle trop importante ?

Non, cela n’a pas été une contrainte. Je me suis juste demandé ce que j’allais pouvoir dire de plus sur la méditation, car c’est un sujet beaucoup traité. Mais je sentais que si j’abordais les choses de façon personnelle et que je livrais mon expérience, alors je serais à ma place.

La chose la plus difficile a été de me trouver légitime et maintenant je me rends compte que je le suis complètement. Déjà je suis une femme qui écrit sur la méditation sur une thématique dominée par les hommes. La difficulté majeure a donc été de trouver ma place et mon angle. Sinon, j’ai eu beaucoup de plaisir à écrire et pour le coup, cela a été un vrai exercice de pleine conscience!

Ton livre a déjà été vendu à plus de 2000 exemplaires. Comment vis-tu ce succès ?

J’ai déjà été médiatisée, je suis donc assez tranquille par rapport à cela. Je le vois comme une opportunité, car je me dis que je ne parle pas à 10 personnes mais à 2000. C’est assez énorme.

Après, c’est beaucoup de travail et j’insiste énormément là-dessus. Il ne faut pas penser qu’avoir un éditeur suffit. Je suis très active dans le fait d’accompagner mon livre. Et je pense que, sans cela, cela ne peut pas se passer.

Que mets-tu en place pour la promotion ?

Ma chance est d’avoir un éditeur bien positionné, donc bien diffusé. Mais, là encore, c’est mon réseau qui m’a beaucoup aidée. J’ai commencé à faire des dédicaces à la FNAC, mais en Lorraine, car des auteurs lorrains ont insisté pour que je sois invitée. Donc je donne du temps. Une dédicace, c’est beaucoup d’énergie, on voit plein de gens et c’est fatigant.

Pour les conférences, je suis sollicitée par des salons. Ce n’est pas toujours rémunéré, donc il faut bien avoir en tête ce que cela va vous apporter. Cela permet d’avoir un auditoire beaucoup plus large et d’échanger avec les lecteurs car c’est quand même pour eux qu’on écrit un livre.

Je suis journaliste de « petits » medias et je les ai toujours valorisés. Il ne faut pas négliger les blogs, les petites radios qui ont souvent un auditoire très concerné et très impliqué.

Je dis toujours oui aux propositions dès lors que j’en ai le temps et la possibilité.

Utilises-tu les réseaux sociaux ?

J’ai une communauté qui suit mon travail et me soutient, et c’est hyper important.

J’ai découvert Instagram et j’ai l’impression que c’est un réseau social qui fonctionne bien pour les auteurs parce qu’on rentre dans l’intimité de l’auteur. C’est du temps, mais pour moi, c’est important.

C’est important de donner. Je suis hyper-généreuse sur ce que je livre : des extraits, de petites méditations, parce que je pense que l’aventure d’un livre, c’est donnant-donnant.

Le livre a-t-il des retombées positives sur ton activité ?

C’est difficile à dire, car il n’y a pas encore de personnes qui sont venues avec l’entrée « j’ai lu votre livre « . Le bouche-à-oreille fonctionnait avant cela. Par contre, cela me permet d’aller faire des ateliers dans des lieux tels que des mediathèques.

Je pense que le livre est un super prétexte pour donner des ateliers. C’est plutôt cela qui se passe.

La demande principale vient des conférences devant de grands auditoires. Cela complète la notoriété que j’avais déjà dans le métier. Et puis, je suis fière de pouvoir dire que ma façon de faire et de penser est écrite dans un livre.

Quelles sont tes prochaines attentes ?

Mon challenge, ce sont les conférences et j’ai un mega-challenge car je vais faire une conférence TEDx.

Et j’ai envie de continuer à écrire.Je suis attentivement ton travail, Véronique, et tu dis une chose tout à fait juste: plus on écrit et plus c’est facile. Donc je continue à écrire tous les jours sur des sujets divers.

As-tu un conseil à donner aux futurs auteurs?

Travaillez sur vos propres croyances. et ayez confiance en votre singularité.

Il ne fait pas hésiter à aller sur un terrain personnel. Mon livre est un guide pratique mais je voulais qu’il soit personnel. Je ne pouvais pas l’écrire en étant détachée. Oser m’impliquer dans l’écriture avec ma personnalité et mon identité m’a beaucoup aidée.

En tant que lectrice, j’aime voir la personne derrière l’auteur. J’ai quelquefois lu des livres dans lesquels on a l’impression que l’auteur ne s’implique pas et cela me gêne beaucoup. Quand on a éprouvé sur le terrain un certain nombre de choses, on a quelque chose à dire et on touchera son auditoire et ses lecteurs.

Merci Gaëlle ! Retrouvez le livre de Gaëlle Piton, La méditation, c’est la vie ! sur Amazon.