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Danseuse, chorégraghe et 5ème dan d’Aïkyryu, Isabelle Abelé-Dubouloz m’a contactée il y a quelques mois Elle explique dans cette interview pourquoi elle a choisi d’être accompagnée dans l’écriture de son livre et les résultats obtenus à l’issue de nos séances de travail.

Quelle était la situation quand vous m’avez contactée ?

Ma soeur, enseignante-chercheuse à l’Université d’Ottawa, m’a proposé de suivre un séminaire sur l’écriture de thèses. J’ai trouvé cela passionnant et cela m’a mise en route pour commencer à clarifier, classifier, me rendre compte de tout ce qui se passait dans mon travail. Je me suis aperçue c’était à la fois passionant et spécifique. J’ai ensuite essayé de présenter un dossier pour le Centre national de la danse mais sans succès. Puis, j’ai continué à faire un bilan de mes notes et de mes écrits. Je suis allée dans un centre bouddhiste pendant trois semaines pour essayer d’établir à un sommaire. Mais je me suis retrouvée avec une somme incroyable de données et j’étais incapable d’aller plus loin. C’est alors que j’ai pris contact avec vous, car je me suis dis que je n’allais pas y arriver sans un guide.

Qu’est-ce que l’accompagnement à l’écriture vous a concrètement apporté ?

D’abord j’ai osé parler de mon projet à quelqu’un de professionnel, ce qui pour moi était un pas énorme. Au départ je trouvais prétentieux de dire que j’allais écrire un livre. Mais j’ai osé et cela m’a permis de me tester.

Comme j’ai été bien accueillie et encouragée, ce que j’ai reçu de vous de très important, ce sont toutes sortes d’éléments de structuration.

Vous m’avez aidée en me montrant par quel bout prendre mon « animal sauvage » et commencer à définir des éléments, un point après l’autre. Vous m’avez aussi aidée à comprendre que je n’étais pas seule, perdue dans mon domaine, mais que j’étais en train d’essayer de m’adresser à d’autres. D’ailleurs la première question que vous m’avez posée est « à qui vous adressez-vous ?« . Vous m’avez demandé d’imaginer quelle serait la personne que je voulais le plus toucher. À ce moment-là j’ai commencé à comprendre que c’était vraiment une traversée de l’expérience pour la mettre au service des autres. Ces choses essentielles m’ont permis de concevoir comment avancer.

J’ai aussi reçu beaucoup d’éléments concrets . Et quand on va dans le concret, on est à la fois inquiet et rassuré. On se demande si on va savoir faire cela et on s’aperçoit que c’est faisable. C’était très important.

Vous avez donc établi votre sommaire et commencé l’écriture…

Il a fallu que je fasse cette expérience de la solitude de l’écriture, car on a beau avoir un accompagnement c’est quand même soi qui doit avancer. Mon projet est un ouvrage profond et un peu large, même si je le resserre autant que je peux. De ce fait, je ne peux pas avancer vite. Je sais que vous prônez une méthode pour avancer vite et de façon efficace…

[réponse de Véronique Plouver ] Oui,  mais cela dépend aussi de l’ouvrage, du sujet et de beaucoup de paramètres. L’important est que vous écriviez le livre que vous avez en tête et que cela se fasse dans le plaisir. Si votre rythme est plutôt lent, c’est important que vous ne forciez pas les choses.

Et en même temps, le fait que vous soyez différente, que vous puissiez proposer quelque chose de simple, clair, efficace, et compréhensible était parfait pour moi qui évolue dans un monde peut-être un peu moins rationnel. Du coup, j’ai découvert une complémentarité très bénéfique.

Pourtant à un moment donné je me suis un peu découragée, j’ai déprimé car je n’arrivais pas à rentrer dans la méthode. Mon sujet me semblait trop compliqué et je ne savais pas comment faire. Alors j’ai un peu peu lâché. J’ai arrêté et j’ai repris en me disant que, au contraire, c’était plutôt bien. Vous ne vous êtes pas mise à tourner avec moi dans la roue. J’ai compris que c’était vraiment important d’avoir quelqu’un qui de temps en temps vous tire et vous pose des questions dérangeantes.

Qu’avez-vous préféré dans votre accompagnement à l’écriture ?

J’ai réussi à m’investir à fond dans mon projet sans jamais avoir l’impression de m’y sentir prisonnière.

Recommanderiez-vous cet accompagnement pour écrire un livre ?

Oui bien sûr, car on a besoin d’un miroir, de quelqu’un qui vous renvoie des questions. C’est très important. Et comme vous êtes pleinement bienveillante, on n’est pas agressé.

Je le conseillerais, car comme dans tout apprentissage on peut faire les choses tout seul, mais il y a toujours un moment où on a besoin d’aide. Et votre accompagnement est une bonne façon de se faire aider.

Merci Isabelle !